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les plus simples, dans les détails journaliers de la vie domestique. C’était l’idée favorite, l’idée chérie de Mme Guizot, que la même éducation morale peut et doit s’appliquer à toutes les conditions ; que, sous l’empire des circonstances extérieures les plus diverses, dans la mauvaise et dans la bonne fortune, au sein d’une destinée petite ou grande, monotone ou agitée, l’homme peut atteindre, l’enfant peut être amené à un développement intérieur à peu près semblable, à la même rectitude, la même délicatesse, la même élévation dans les sentimens et dans les pensées ; que l’âme humaine enfin porte en elle-même de quoi suffire à toutes les chances, à toutes les combinaisons de la condition humaine, et qu’il ne s’agit que de lui révéler le secret de ses forces, et de lui en enseigner l’emploi. Dans l’Écolier, elle avait, pour ainsi dire, jeté cette idée à travers des situations singulières, compliquées, elle l’avait mise aux prises avec les épreuves et les difficultés de la vie : dans une Famille, elle a voulu