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INTRODUCTION

tif puissant seront alors étudiées avec le plus grand soin. Nous comprenons maintenant pourquoi Stahl et ses disciples, qui ne considéraient pas la lumière comme un ingrédient, furent amenés psychologiquement et logiquement à ne lui faire aucune place, alors que les newtoniens, notamment Higgins et Senebier, en la considérant comme une matière, la placèrent au centre de la théorie chimique.

2. Le feu qui échauffe les corps, les dilate tous, fond ou vaporise un grand nombre d’entre eux, est-il un élément matériel qui, en s’immisçant dans la substance même des différents réactifs, en altère les propriétés ? Si oui, l’étude des phénomènes calorifiques sera à sa place dans un ouvrage de chimie, et il ne faudra pas nous étonner quel enseignement de Boerhaave lui ait accordé une importance prépondérante ; si non, si, comme le déclarent les stahliens, le feu n’est qu’un instrument utile et nécessaire à la chimie, mais aucunement réactif ou ingrédient, son étude approfondie appartiendra à la physique et les chimistes éviteront même de l’aborder.

3. L’air qui nous entoure, et que les anciens considéraient comme un de leurs quatre éléments, avait perdu de son importance depuis que les trois principes paracelsistes s’étaient imposés aux chimistes. Or quel est au juste son rôle dans les réactions matérielles ? Au début du xviiie siècle et à la suite de Van Helmont, la plupart des savants le considéraient à la vérité comme un corps simple capable d’agir comme instrument dans les transformations chimiques, mais cependant incapable d’entrer comme un réactif ou un ingrédient dans la formation des mixtes ou des composés. Mayow et Hales, en Angleterre, avaient pourtant, en poursuivant de patientes recherches sur les gaz qui étaient, elles aussi, inspirées par Van Helmont, fait quelques découvertes fort importantes qui devinrent le point de départ des brillants succès de la chimie pneumatique ; mais leurs travaux restèrent momentanément isolés et ce ne fut que beaucoup plus tard que les chimistes, qui les avaient d’abord peu remarqués, leur attribuèrent une grande influence sur le développement de leur science ; d’ailleurs, après le succès