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INTRODUCTION


I


Les trois études que nous présentons aujourd’hui au public concernent trois savants étrangers dont l’influence fut longtemps prépondérante sur les théoriciens de la chimie. Bien que chacune d’elles forme un tout indépendant et puisse se lire séparément, elles ont été écrites pour faire suite au livre paru en 1923 : Les Doctrines chimiques en France du début du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle (première partie). Il nous est apparu, en effet, au cours de notre travail, que l’historien, qui, pour circonscrire le champ trop vaste de ses recherches, a un peu artificiellement limité son effort à l’évolution de la science dans son seul pays, ne pouvait volontairement ignorer les grands maîtres qui, venant d’ailleurs comme de chez lui, ont communiqué aux chimistes de partout une manière de voir nouvelle modifiant entièrement l’orientation même de la pensée des savants. De ce point de vue, nous avons dû rendre internationale une curiosité qui n’était primitivement que nationale ; cependant, comme c’est le mouvement scientifique français qui reste au centre de nos investigations, nous avons autant que possible choisi les textes utilisés des savants anglais, allemands, hollandais ou même italiens, dans des ouvrages qui ont été connus des lecteurs de notre langue : soit par des versions ou commentaires dus à la plume de disciples ou admirateurs, soit par les fidèles et clairs comptes rendus dont les publicistes avaient alors le