Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
93
LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

fondements mal assurés et les raisonnements de leurs partisans n’étaient pas suffisamment convaincants pour rétablir leur domination ; peut-être même la faible argumentation de ceux qui voulaient maintenir les opinions respectables et surannées des chimistes péripatéticiens ou spagyriques contribuèrent-ils à la destruction des écoles qui avaient longtemps été rivales.

Le cours de Malbec de Tressel contient aussi bien la théorie de la chimie, que la pratique de cet art et les applications pharmaceutiques et médicinales des expériences de laboratoire, courantes vers le milieu du xviie siècle ! L’auteur admet aussi bien les quatre éléments d’Aristote que les trois principes de Paracelse ; il résume tellement ses idées qu’un lecteur moderne désespère d’en découvrir la suite, et qu’il est impossible de dire si elles sont présentées autrement que par les autres professeurs.

La description des opérations se réduit aux dissolutions, distillations, sublimations, calcinations et pulvérisations dont les chimistes parlaient alors ; bref, nous ne voyons ni argument, ni fait nouveau, surgir dans la science d’alors pour soutenir la chimie contre les assauts redoutables et bientôt victorieux de la philosophie corpusculaire et mécanique dont nous n’avons pas encore parlé.

C’est que les cours de chimie dont nous avons analysé le contenu, ne nous donnent pas l’aspect d’ensemble que présentait, vers la fin du xviie siècle, la philosophie de cette science. En dehors donc des