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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

classe de corps ayant des propriétés communes, non une entité métaphysique ou un corps pur indécomposable. Mais il est parfois bien difficile de reconnaître si une substance appartient à l’une ou à l’autre de ces catégories ; l’on a donné par erreur le nom d’esprit (où mercure) à des corps volatils tels que l’alcool de vin ou la térébenthine qui sont combustibles et doivent rentrer dans la catégorie des huiles (ou soufres) ; de même on a appelé huile de vitriol ou soufre, de véritables esprits (ou mercures). Il y avait dans l’application de la nomenclature aux corps, que le chimiste étudie dans le laboratoire, des difficultés insurmontables qui ont d’abord produit un malaise et ont abouti ensuite à la destruction de la théorie ; Glaser nous a signalé quelques confusions inextricables créées par le langage des chimistes de son époque. Sans insister sur ce point délicat, il aborde l’étude des moyens dont l’apothicaire fait usage pour réduire les mixtes en leurs principes ; ces moyens sont soit spéciaux à la chimie, soit empruntés à l’ancienne pharmacie galénique, soit encore copiés des arts mécaniques ; il s’agit de combustions, calcinations, distillations diverses, infusions, solutions, coagulations, amalgamations , précipitations et pulvérisations de toutes sortes. Les définitions de ces procédés, d’usage courant chez les pharmaciens, sont purement expérimentales et ne sont accompagnées d’aucune interprétation théorique.

Après cela nous allons faire un tour au laboratoire ; nous nous promenons au milieu des instru-