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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

un aliment du feu, qu’il se transforme en feu lors de toute combustion ; les chimistes ne le pensent pas ; l’air écarte du feu la matière fuléagineuse qui l’étoufferait, et c’est à cela que son rôle se borne[1].

L’eau, d’après quelques anciens, était le principe de toute chose[2] ; les modernes ont découvert que cette conception était erronée. « L’eau peut être considérée soit comme un constituant des mixtes »[3], soit comme un « vaste élément qui contient en soi une grande quantité de matrices particulières, qui produisent une belle et agréable quantité de fruits » , les poissons et les algues, par exemple ; « elle est la deuxième matrice générale où l’Esprit, universel prend l’idée de sel, qui lui est envoyée de l’air, qui l’a reçue de la lumière et des cieux pour la production de toutes les choses sublunaires ».

Nous avons déjà étudié la terre principe. Considérons-la maintenant comme un élément, le principal constituant du monde pour lequel les autres éléments semblent avoir été créés. Le ciel court incessamment pour lui fournir l’esprit de vie, l’air s’agite constamment autour d’elle, et l’eau fait sentir son action bienfaisante aux êtres qui en font leur demeure[4].

Là s’arrête la métaphysique chimique de Lefèvre ! Nous avons voulu en donner une idée d’ensemble

  1. Page 63.
  2. Telle était encore la conception de {{Van Helmont, de Borrichius, etc. Voir chap. 3 , page 165.
  3. Page 67.
  4. Page 68.