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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

sente à nos regards sous un grand nombre d’aspects ; nous ne savons pas grand’ chose de lui, sinon qu’il est un principe d’activité et de légèreté toujours acide ! Le soufre, huile ou feu naturel, « est une substance oléagineuse qui s’enflamme facilement à cause qu’elle est d’une nature combustible et c’est par son moyen que les mixtes sont rendus tels ». On peut l’obtenir séparé, mais il est quelquefois difficile de l’isoler du sel et de la terre ; il a d’ailleurs une sympathie avec l’esprit et reste souvent uni avec lui[1].

Le sel est un solide, soluble dans l’eau, fixe et incombustible. Tel est du moins celui que nous observons ; mais les chimistes emploient parfois le mot sel dans un sens un peu différent ; pour quelques-uns d’entre eux le sel principe est la source de vie, le principe radical de toute chose, la première modification que subit l’Esprit Universel quand il se corporifie : il suffit d’être averti pour ne pas faire de confusion entre ces deux significations d’un même terme[2]. La terre est une substance simple, solide, insoluble et dénuée de qualités sauf la sécheresse ; elle donne, comme le sel, de la solidité au mixte. Est-elle, comme les péripatéticiens le prétendent, un principe de pesanteur ? Il semble que oui parce qu’elle est dense quand elle est pure, mais par contre le liège qui est un bois très léger en contient beau-

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