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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

cipales de la chimie, et de déduire de ce que nous aurons vu les bases d’une philosophie de la Nature ! Tel n’est pourtant pas le plan que notre professeur a choisi ; il nous dévoile tout de suite les résultats de ses méditations, sans nous dire comment l’expérimentation les a inspirées ou modifiées ; s’il cite parfois des faits découverts par le moyen de la chimie pratique, c’est à titre d’illustration non d’argument ! Si sa métaphysique est due en partie à l’habitude de travailler, de dissoudre, de distiller, de calciner, de coaguler, de brûler les corps que fournit la nature, ce n’est pourtant pas l’observation incessante et soigneuse qui a fourni les matériaux de sa construction, mais chaque opération particulière peut s’exprimer dans le langage de la théorie générale. Bref, l’intelligence du système de la nature projettera sa lueur sur les résolutions des mixtes animaux, végétaux ou minéraux.

« Après avoir fouillé et pénétré jusque dans son centre, la chimie a trouvé que la source et la racine de toutes choses était une substance spirituelle homogène et semblable à soi-même que les philosophes anciens et modernes ont appelée de plusieurs noms différents, substance vitale, esprit de vie, baume de vie, lumière, âme du monde, entélechie, nature, mercure de vie, etc.[1]. » Lefèvre la nomme de préférence Esprit Universel, nous faisant remarquer que cette substance est dépouillée de toute

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