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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

technie ergocosmique ou l’art de Dieu en l’ouvrage de l’univers »[1]. Visiblement l’auteur a voulu séduire notre imagination par ses assemblages de dessins géométriques, dont il part pour atteindre le phénomène chimique observé au laboratoire ; la décomposition du corps en ses éléments, l’astrologie chimique, la matière et la forme des différentes substances y sont représentées par un rêveur et un artiste qui, enchanté des différents jeux et combinaisons que font entre elles ses conjectures, oublie de convaincre notre raison par quelque argument logique. Il y avait au xviie siècle, comme à toutes les époques, quelques esprits superficiels qui croyaient avoir démontré quelque nouveau système de métaphysique, quand ils avaient seulement développé les conséquences de leurs rêveries incohérentes et fugitives. La chimie encore peu avancée se trouvait tout naturellement être leur science de prédilection. Ils n’ont pourtant exercé aucune influence sur son développement ?


G. — Le « cours de chimie » de Nicolas Lefèvre[2] vaut la peine d’être sérieusement étudié ; nous nous y arrêterons plus longuement ; ce professeur nous guidera dans les arcanes d’une métaphysique spiritualiste et séduisante, qui semble au lecteur moderne quelque peu mystérieuse ou étrange, et dont le

  1. 1660. Nous en dirons encore un mot au chapitre II, à propos des analogies paracelsistes.
  2. 1660.