Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

absurde, qui mutile aussi bien l’art du chimiste que la médecine, que de proscrire les préparations spagyriques, et que les sciences, loin de se combattre, doivent essayer de s’éclairer mutuellement.

Il se propose donc de nous apprendre à expérimenter de nos mains ; mais avant de nous faire travailler pratiquement, il nous explique la théorie, c’est-à-dire la définition, l’objet, le but et l’histoire de la chimie.

Qu’est-ce que la chimie ? « C’est, dit Arnaud, un art physique qui enseigne à séparer le pur d’avec l’impur par le moyen du feu pour faire des remèdes plus agréables et efficacieux, tant pour guérir les maladies du corps humain que pour acheminer les métaux à leur dernière perfection. » — Telle est, du moins, la fin ambitieuse que le chimiste ne désespère pas de réaliser ; mais ce n’est pas là son objet et son but immédiat. Il se propose de bien connaître les propriétés internes du mixte ; il faut qu’il puisse le purifier, le dissoudre, le coaguler, etc ; ensuite il se servira des propriétés externes du mixte, il observera son action afin de pouvoir rendre la santé aux malades et peut être obtenir la transmutation des métaux. Arnaud se contente d’ailleurs de nous expliquer les détails des opérations de laboratoire que le chimiste doit exécuter tous les jours sans prévoir les applications éventuelles à l’alchimie ou à la médecine : il nous promène à travers ses fourneaux dont il nous apprend le maniement, et même le mode de construction : il nous présente ses ins-