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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

mixtes artificieusement disposés, les résoud si heureusement qu’il en sort cinq éléments ou premiers principes qui étaient actuellement inclus et cachés dans iceux, à savoir l’eau ou phlegme, l’esprit ou mercure, le soufre ou huile, le sel et la terre[1] ».

Outre donc deux des éléments d’Aristote, Étienne de Clave admet les trois principes spagyriques dont les chimistes composaient tous les corps ; nous écouterons tout à l’heure comment il définit chacun de ces corps simples.

Voyons-le d’abord discuter avec les sectes chimiques comme il a discuté avec les péripatéticiens, et d’abord avec les paracelsistes qui ont répandu dans la science la croyance aux principes spagiriques, et qui pensaient que sous ces principes l’on pourrait atteindre les quatre éléments de l’école.

« Pour répondre à Paracelse et à ses sectateurs, nous disons que le mercure principe ou esprit, le soufre ou l’huile, et le sel ne peuvent être éléments s’ils ne sont éléments ou la matière d’iceux ; de dire que ce soit leur matière, ce serait ridicule puisqu’il veut que les principes soient composés des éléments ; que s’ils en sont composés ils ne peuvent être principes, car principe physique ou naturel est une substance, laquelle étant toute simple et homogène ne peut être composée ; autrement elle ne serait pas principe[2]. »

  1. a page 4.
  2. b page 144.