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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

table rase de la tradition et ne prétend pas construire avec l’aide de sa seule logique une science définitive et parfaite qui entraînerait l’adhésion de tous ; il ne néglige pas de citer les avis d’Aristote, des philosophes arabes, des philosophes du moyen âge, de Paracelse qui jouissait alors d’une grande notoriété et de certains contemporains. Mais s’il a assez d’érudition pour connaître les opinions de ceux qui ont traité le même sujet que lui, il ne les respecte pas assez pour subir servilement leur autorité et il discute très librement leurs paroles ; il argumente pour eux et contre eux, prenant dans l’expérience sensible la source de ses objections comme de ses affirmations, et il présente les unes et les autres avec la plus tranquille assurance.

Essayons de donner rapidement une idée de sa méthode et suivons-le dans la question qui semble l’intéresser le plus, l’examen des éléments et la détermination de leurs propriétés. « L’élément, dit-il, est un corps simple qui entre actuellement dans la mixtion des corps composés et auquel ils se peuvent finalement résoudre[1]. » « Les éléments, explique-t-il ailleurs, étant les corps les plus simples qui entrent en la composition des mixtes sont ceux qui se doivent trouver pareillement en leur résolution[2]. » Seule l’expérience pourra enseigner au chimiste leur nombre et leurs qualités

  1. b 260.
  2. b 41.