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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

dissolution, mais qu’ils ont une science certaine et une connaissance arrêtée du corps sur lequel ils doivent faire leurs actions, je réponds que… cette connaissance se fait par similitude et affinité de substance ; car là où il y a quelque chose de substance hétérogène, lors la dissolution ne se peut faire, comme il se voit clairement dans l’action de l’eau chaude jetée sur de la cire et sur les choses inflammables non fermentées, car l’eau chaude ne se peut pas incorporer avec telles substances. Il en est de même des dissolvants corrosifs eaux fortes. Car si vous mettez les eaux-fortes sur de la cire ou sur du bois, quoique mille fois plus mois que les métaux, jamais le dissolvant ne mordra, à cause qu’il n’a point assez d’affinité avec la chose qui doit être dissoute ; mais si vous mettez les eaux-fortes sur les métaux qui sont de même substance que ces eaux, quoi qu’ils soient de diverses circonstances, vous verrez aussitôt que le dissolvant mordra sur le métal, se corrodera et s’insinuera atome par atome, rendant le métal coulant comme soi-même ; et cette vérité est manifeste par la composition des eaux-fortes : car étant faite des esprits de vitriol et nitre (le vitriol n’étant autre chose qu’un suc métallique épaissi plus ou moins fixe dans les métaux et le nitre étant un esprit universel en toutes choses) se doivent laisser insinuer à une substance qui leur est plus ou moins homogène. L’on peut dire de même des autres dissolvants : mais après il reste une difficulté pourquoi