Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

principes chimiques le sel, le soufre, et le mercure, ou les quatre éléments d’Aristote : le feu, l’air, l’eau et la terre ? Bien que Davidson déclare à plusieurs reprises, que la philosophie spagyrique est supérieure dans sa profondeur à la philosophie péripatéticienne qui reste à la surface des problèmes, il additionne les quatre éléments aux trois principes et fait de leurs réactions mutuelles la cause de la multiplicité des matières corporelles que nous observons. Ailleurs, il nous révèle qu’il croit que la transmutation des métaux est non seulement possible mais réelle, qu’elle a été partiellement réalisée dans des expériences et que le travail des siècles finira peut-être par satisfaire et convaincre ceux qui jusqu’à présent sont restés incrédules, mais il néglige de nous dévoiler les raisons qui ont entraîné l’adhésion de sa raison. Pour nous donner une idée de sa méthode, voyons ce qu’il nous enseignera sur la dissolution des métaux par les acides ou eaux-fortes. « L’eau-forte, dit-il, est ainsi nommée pour deux raisons. Premièrement à cause de sa puissance externe qui consiste dans la force de dissoudre, soutenir, cacher et engloutir dans son sein la matière que nous voulons dissoudre et ce atome pour atome sans qu’il paraisse autre chose que le dissolvant. Par exemple, une once de vif argent se laisse entièrement corroder et soutenir par une once de bonne eau-forte, sans qu’il paraisse aucun grain de vif-argent tomber par sa pesanteur : mais tout étant dissous en telle sorte que le dissolvant et la chose dissoute