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lution ; mais leurs efforts n’ont pas été couronnés de succès et, après avoir exposé les cas auxquels il est impossible de trouver, par leur moyen, une réponse convenable, Hoffmann propose à son tour une théorie mécanique plus complexe, mais plus vraisemblable. Écoutons-le :

« Il y a des auteurs qui, pressés par ces difficultés, se sont tournés d’un autre côté, et ont eu recours à l’analogie des parties du dissolvant et du corps à dissoudre[1]. Mais cette idée n’est pas plus satisfaisante que la précédente, car nous observons que des corps hétérogènes et tout à fait dissemblables, s’unissent facilement les uns aux autres et se dissolvent plus promptement même que ne font les corps homogènes. Chacun sait que tous les acides dissolvent sans difficulté les sels et les corps alcalins ; que l’eau se charge de terre, ainsi qu’il est évident dans la décoction de chaux vive ; que l’eau insipide reçoit toutes sortes de sels, et que les menstrues alcalins dissolvent très aisément les soufres.

Il faut donc abandonner l’analogie des parties et placer ailleurs la cause réelle des dissolutions et de l’action des menstrues. Il me semble que ce que l’on pourrait avancer de plus vraisemblable et de plus facile à concevoir sur cette nature, ce serait

  1. Voir Davidson chap. i. Cette théorie a été reprise par Becher et ses disciples. Elle est semblable à l’attraction newtonienne.