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triomphe et éparpillement des philosophies

leurs parties composantes, des pores et des passages différemment configurés, dans lesquels s’insinuent les petites particules des menstrues, qui remplissent ces interstices, agissent contre leurs parois, et en dissolvent la cohésion. Ils conjecturent que ces pores sont de grandeur et de figures différentes, et sont adaptés tant aux corps fluides dissolvants qu’aux solides, et ne peuvent admettre que certaines particules qui leur sont analogues ; d’où il concluent que des corps différents exigent différents menstrues.

Quelque ingénieuse et subtile que cette opinion puisse paraître du premier coup d’œil, je ne doute point qu’on ne s’en détrompe à l’examen, et je me fais fort de démontrer que les fondements en sont vains et caducs. Je conviens toutefois qu’il y a du mérite à avoir inventé cette hypothèse et qu’elle est spécieuse ; mais je soutiens qu’elle est sans solidité.

D’abord, on m’accordera sans difficulté, qu’il y a dans tous, les corps durs et compacts des pores ou interstices, de figure différente, dont les uns admettent le fluide aérien et éthéré et les autres les particules de quelques fluides aqueux et spiritueux qui chassent la matière aérienne et éthérée. C’est à cette différence des pores qu’il faut attribuer la gravité spécifique des corps, c’est par là qu’il faut expliquer pourquoi les uns sont plus légers ou plus pesants que les autres. Il faut concevoir en même temps que, si les pores ou les