Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/456

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
454
les doctrines chimiques en france

cité, quoiqu’elles dépendent des trois qualités premières, ou qualités générales des corps. C’est pourquoi, il est bien plus aisé aux médecins de déduire les causes et les qualités des remèdes de la pharmacie, des propriétés les plus prochaines et les plus familières des corps mixtes ou des principes appelés principiés, que des principes atomistiques qui sont plutôt théoriques que pratiques[1]. »

Ainsi l’expérimentateur, conscient de la complexité presque infinie des phénomènes chimiques, ne se soucie-t-il plus d’atteindre du premier effort les faits primitifs en petit nombre qui, par leurs combinaisons diverses, doivent expliquer le système du monde, et, à l’occasion, il déclare que les orgueilleux essais de synthèse, dus à des prédécesseurs, sont trop naïfs et trop simplistes ! C’est tout du moins ce qu’exprime Hoffmann quand il discute les théories de la dissolution émises par Boyle ou Lémery… Voici comment ce chimiste expose et critique la doctrine alors à la mode chez tous ses collègues :

« C’est une opinion constante, et reçue de tous les maîtres de l’art en chimie, que la dissolution des corps, qui est d’un si grand usage dans cet art, se fait particulièrement par le moyen de leurs pores. Les corps solides, disent-ils, en conséquence de cette opinion qui prévaut toujours parmi eux, ont, selon la structure et la connexion différentes de

  1. Vol. ii, page 223.