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les doctrines chimiques en france

tiré leur origine de l’ignorance de la véritable et solide philosophie naturelle. — Un médecin qui n’est pas instruit de la philosophie corpusculaire et expérimentale n’est qu’un empirique ou un orateur. — Quiconque ignore la nature du fluide et du solide n’est qu’un apprenti en chimie, en physique et en médecine. — L’extension étant comprise dans la première idée que nous avons de la matière, on a raison de dire qu’elle est identifiée avec elle. »

Puis quelques autres axiomes, qui semblent dirigés contre les systèmes adverses, en même temps qu’ils projettent leur lueur sur la manière de penser d’Hoffmann[1] :

« Les quatre éléments des péripatéticiens ont jeté beaucoup de stérilité dans la physique et la médecine. — Il n’y a point d’attraction dans la nature, mais tout mouvement se fait par impulsion. — On a tort de dire que le feu est chaud ou qu’il contient de la chaleur, car il n’est rien autre chose qu’un mouvement très rapide de la matière éthérée dans les particules sulfureuses. — Le froid n’est pas seulement une privation de chaleur, mais il est encore quelque chose de positif. — La distinction des couleurs en véritables et apparentes est absurde et ridicule. — Tout corps est pesant par lui-même et il n’y en a pas d’absolument léger. »

  1. Frédéric Hoffmann était médecin en même temps que chimiste… et il considérait la chimie comme une partie de la médecine. Vol. 2, page 269, cité d’après l’édition française, Paris, 1754, paru vers 1722 en allemand : « Observations physico-chimiques ».