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triomphe et éparpillement des philosophies

Car ses boules ont leurs surfaces trop unies pour faire quelque impression sur les nerfs de la langue ;

2o Pourquoi elle n’est guère compressible. Car les petits corps qui composent ses boules se soutenant les uns les autres, comme il arrive à tous les corps qui font quelque voûte, ne sauraient être enfoncés ;

3o Pourquoi le froid fait geler l’eau et la rend solide. Car à cause qu’il y reste alors peu du premier élément, ces boules doivent approcher les unes des autres, de telle sorte qu’elles ne sauraient plus rouler et se tourner en tous sens, aussitôt qu’elles se rencontrent par leurs ouvertures qui doivent, en quelque façon, faire l’effet de plans ;

4o Pourquoi l’eau, ayant été purgée d’air dans la machine du vide, diminue de volume lorsqu’elle se trouve en cet état. Car ses boules ne sauraient s’approcher les unes des autres sans qu’elle diminue de volume ;

5o Pourquoi l’eau salée ne se gèle que très difficilement. Car les petites aiguilles dont le sel est composé se mettant entre les boules de l’eau, les empêchent de se joindre d’assez près pour faire un corps solide ;

6o Pourquoi l’eau se retire fort vite d’un linge ou de quelque autre corps mouillé, et, qu’au contraire les liqueurs grasses et huileuses s’en retirent difficilement. Car les parties de l’eau sont trop rondes et leurs surfaces trop unies pour se laisser facilement attacher à ces corps ; au lieu que celles