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les doctrines chimiques en france

quelque ouverture et quelque pente pour pouvoir rouler, et qui, ayant rempli autant qu’elles ont pu les creux de la terre ; ont formé ce qu’on appelle les mers.

Et qu’on ne s’étonne pas que je donne la figure de boules creuses aux parties de l’eau. Car je doute fort qu’on leur puisse donner quelque autre figure et tout ensemble conserver à l’eau sa grandeur et sa fluidité.

Au reste, si l’on demande de quelle manière ces boules creuses ont pu se former ainsi et devenir creuses, on pourra aisément répondre que, comme une infinité de petits corps s’étant approchés les uns des autres, se sont voûtés en chemin et ont formé une grande boule creuse que nous appelons la terre, plusieurs petits corps ont pu, en s’approchant de même les uns des autres, se voûter en chemin et former de petites boules creuses.

Et, comme l’eau est une matière fort transparente, au travers de laquelle les rayons de lumière se trouvent à passer de tous côtés, il faut nécessairement que les boules, dont on vient de dire que l’eau est composée, soient percées d’une infinité de petits trous qui y peuvent être venus par l’irrégularité des petits corps qui ont formé ces boules, et qui, dans le temps qu’ils se sont voûtés, n’ont pu se joindre si exactement qu’ils n’aient laissé beaucoup d’intervalles entre eux… De ce qui vient d’être dit, on peut rendre raison :

io Pourquoi l’eau n’a presque point de saveur.