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triomphe et éparpillement des philosophies

semblent alors homogènes et inaltérables. Et le théoricien cherchera à deviner la figure et le volume des particules de chacune de ces substances.

Afin de découvrir quelle est cette figure, Hartsœker utilise toutes les propriétés physiques et chimiques de la substance considérée ; puis pour vérifier l’exactitude de son hypothèse, il en déduit ces mêmes propriétés. Comme toutefois, en dehors de la figure, toutes les particules de la matière sont identiques, puisqu’elles sont formées uniquement par son deuxième élément, pour expliquer les différences de densité entre deux différents corps, notre physicien est obligé de supposer que le corps le moins pesant est plus poreux que le corps le plus pesant ; bref que son deuxième élément a une densité constante et maxima, alors que le premier élément, qui occupe tout le reste de l’espace, ne pèse rien.

Ainsi l’or, le plus dense des corps connus, est formé de particules cubiques qui s’appliquent les unes contre les autres ! L’air, qui est extrêmement peu dense, a des atomes composés de cerceaux enchevêtrés et très minces entre lesquels circule librement le fluide du premier élément.

Donnons un exemple de sa méthode en voyant comment il expliquait les propriétés de l’eau :

… « Pour ce qui est de l’eau, qui ne pèse qu’environ la vingtième partie d’un volume d’or qui lui est égal, et qu’elle est fort liquide, il y a lieu de croire que ses parties ne sont autre chose que des boules creuses qui pénètrent partout où elles trouvent