Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/442

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
440
les doctrines chimiques en france

aident celui qui voudrait les séparer ; mais quand elles n’aident point, il ne s’ensuit point quelles s’opposent et il faut une raison positive pour cela. Où est le mouvement considérable que peuvent avoir les parties d’un diamant, qui subsiste pendant plusieurs siècles sans aucun changement ? Si vous n’appeliez pas mouvement quelque chose tout à fait différent de ce que tout le monde connaît sous ce nom, qu’est-ce que vous appelez la tendance des parties d’un corps à se séparer ou à s’unir et se lier ensemble ? Enfin, qu’est-ce que vous voulez dire par ces mots : si les parties tendent à la séparation d’elles-mêmes ? Il me paraît, à la vérité, Monsieur, que vous employez les mots de tendance et de tendent sans y attacher aucune idée. Si vous n’alléguez, dites-vous, Monsieur, que la volonté de Dieu pour la dureté de vos atomes, vous recourez à un miracle et même à un miracle perpétuel. Soit, Monsieur, et j’y aurais recours, comme vous seriez obligé d’y avoir recours pour l’existence continuelle de vos mouvements conspirants, s’il y en avait, et si la volonté première suffisait pour cela ; il me semble qu’elle suffit aussi pour l’existence de mes atomes[1]. »

Admettons, sans la discuter désormais, la métaphysique de la matière préconisée par Hartsoeker et ne lui faisons plus aucune objection de principe. Les corps, tels que nous les voyons, sont formés d’un

  1. M. T., p. 512.