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les doctrines chimiques en france

rants » de la matière dont ces corps sont composés.

« Vous dites, Monsieur, objecte-t-il à Hartsoeker[1], que vos atomes sont sans parties et vous trouvez étrange que je suppose qu’on peut concevoir qu’un atome A a deux parties B et C. Mais n’êtes-vous pas obligé d’avouer qu’on peut concevoir qu’un atome D va contre l’atome A, sans aller directement contre la partie B, et cela en telle "Figure de Leibniz" sorte qu’il emporterait C avec lui et laisserait B là, si par bonheur A n’était pas un atome ou autrement un corps ferme ? Il y a donc du fondement pour assigner des parties dans l’atome prétendu, et il faut maintenant assigner les causes de son atomité pour ainsi dire, c’est-à-dire pourquoi D ne peut emporter C sans emporter B en même temps, et il faut que vous trouviez une bonne colle pour faire tenir une de ses parties à l’autre si vous ne voulez recourir avec moi au mouvement conspirant. » Refuser cette hypothèse c’est invoquer un miracle ; une volonté de Dieu qui s’exercerait arbitrairement sans que l’on découvre à cette volonté une raison suffisante dans la nature même des choses…

  1. M. T. 1712, p. 500. figure de Leibniz.