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triomphe et éparpillement des philosophies

théorie qu’aucun doute ne venait atteindre, qu’aucune critique n’effleurait ! Au lieu du travail de mise au point et d’exposition que vraisemblablement on attendrait de néophytes, nos savants, sans s’attarder à des discussions de principes et de méthodes, s’attachèrent uniquement à tirer toutes les conséquences de la doctrine corpusculaire et à lui découvrir de nouveaux champs d’application.

Admettant comme allant de soi les généralités sur lesquelles les philosophes tels que Descartes et Gassendi s’accordaient, ils essayèrent de préciser les points de détail que les systèmes de leurs prédécesseurs avaient laissés dans l’ombre, ou voulurent modifier quelques affirmations à leur sens erronées de Boyle ou de Lémery, concernant la figure ou la dureté de certaines particules matérielles ; leur travail théorique se réduisit donc, le plus souvent, à des commentaires ou à des perfectionnements ; mais la philosophie mécanique une fois admise laisse encore au savant une grande indétermination dans l’interprétation de l’expérience ; et bien souvent l’on constate entre les conceptions mécanistes du monde matériel des différences remarquables… L’examen complet des images variées, proposées alors pour expliquer soit un phénomène isolé, soit un groupe de phénomènes, sortirait des cadres du présent travail ; il serait déconcertant, désordonné et fort long ; comme dans notre dernier chapitre, nous nous contenterons ici de signaler à titre d’exemple quelques-unes des idées émises ; celles qui nous paraissent