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essai sur la chimie expérimentale

métal, le quitte pour aller s’unir à un autre qu’on lui présentera, c’est une chose dont la possibilité n’eut pas été devinée par les plus subtils philosophes et dont l’explication encore aujourd’hui ne leur est pas trop aisée. On imagine d’abord que le deuxième métal convenait mieux au dissolvant que le premier qui en a été abandonné, mais quel principe d’action peut-on concevoir dans ce plus de convenance ? C’est ici que les sympathies et les attractions viendraient bien à propos si elles étaient quelque chose[1]. Mais enfin en laissant pour inconnu ce qui l’est, et en se tenant aux faits certains, toutes les expériences de la chimie prouvent qu’un même corps a plus de disposition à s’unir à l’un qu’à L’autre et que cette disposition, à différents degrés, car un corps qui en abandonne un deuxième pour un troisième, abandonne ce troisième pour un quatrième de sorte qu’il a plus de dispositions à s’unir à ce quatrième qu’aux trois autres et plus à s’unir au troisième qu’au deuxième. Ce sont ces dispositions, quel qu’en soit le principe, que M.  Geoffroy appelle rapports. Une plus grande disposition est un plus grand rapport[2].

Il a réduit en une table les différents rapports des substances que la chimie considère ou emploie dans ses principales recherches et l’ordre de la

  1. Tout en exposant la théorie de Geoffroy, Fontenelle laisse entendre la répugnance des mécanistes pour de telles explications.
  2. ADS 1718, H 35.