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leurs principes, et peut-être, après cela, ce fameux objet de tant de recherches inutiles cesserait-il d’être chimérique[1]. »

Comment Geoffroy était-il parvenu aux résultats qu’il annonçait ? Après avoir cherché en vain quelque trace de fer dans les plantes qu’il analysait[2], il a brûlé ces mêmes plantes ; et, dans les résidus de la combustion, il mit le fer en évidence ; de cela il conclut tout naturellement que, dans cette opération, il s’était produit une véritable synthèse de ce métal ; poursuivant son hypothèse, il demanda si la combustion des corps organiques donne toujours lieu à la création de fer synthétique, et il proposa aux chimistes, à titre de vérification, le problème suivant : « Trouver des cendres qui ne contiennent aucune « parcelle de fer[3]. »

L’interprétation de l’expérience de Geoffroy fut, entre son auteur et Louis Lémery, l’occasion d’une longue discussion ; Geoffroy, en effet, avait déduit de sa prétendue synthèse, une théorie générale de la composition des métaux que l’on croyait analogues. Attaquer sa doctrine sur la formation du fer, dire, comme le faisait son adversaire, que le fer, soi-disant artificiel, existait bien tout formé dans les diverses combinaisons où, pour une raison quelconque, l’analyse habituelle ne le mettait pas en évidence, c’était

  1. A. D. S., 1704. H. 39.
  2. Le fer est souvent dissimulé dans des ions complexes, lorsqu’il est engagé dans une combinaison organique.
  3. A. D. S., 1705. H. 64, M. 326.