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essai sur la chimie expérimentale

-à-dire le fer. Si extraordinaire que cela paraisse aujourd’hui, la théorie de la composition du soufre devait s’appliquer, avec quelques modifications, à celle du fer, et, par suite, à une théorie générale de la composition des métaux ; entre ces points de vue, qui paraissent aujourd’hui si hétérogènes, il n’y avait alors qu’un pas que le chimiste expérimentateur franchit fort aisément… « Si l’analyse que M.  Geoffroy a faite, en travaillant sur le soufre, se vérifie dans la suite, nous dit le secrétaire de l’Académie des Sciences, elle sera plus importante que tout ce qui avait été le principal objet de son travail. Il croit avoir reconnu que le fer n’est, aussi bien que le soufre commun, qu’un composé du soufre principe ; ou d’une matière inflammable, d’un sel vitriolique et « d’une terre. La rouille du fer, c’est-à-dire une dissolution qui se fait de quelques-unes de ces parties-là, prouve qu’elles sont salines et leur goût qu’elles sont vitrioliques ; la facilité avec laquelle le fer s’enflamme fait voir combien il est sulfureux. Mais à ces indices manifestes, M.  Geoffroy joint des preuves plus philosophiques. Il a fait du fer par le mélange des trois principes rapportés, du moins c’est une poudre noire, pesante, et qui s’attache à l’aimant, caractère spécifique du fer.

Si la composition de ce métal était une fois bien sûrement développée, apparemment ce serait un degré pour passer à celle des autres métaux. La chimie ne peut rien proposer de plus grand ni de plus difficile que de les connaître jusque dans