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les doctrines chimiques en france

prendre parties égales de tartre vitriolé et d’alcali fixe bien pur, on les pulvérise avec un peu de charbon, on met ce mélange dans un creuset, que l’on couvre bien exactement, et l’on donne un feu très vif ; par ce moyen, le mélange entre en fusion et produit un véritable foie de soufre ; pour en séparer le soufre, on n’aura qu’à faire dissoudre ce foie de soufre dans de l’eau et y verser quelques gouttes d’acide qui fera tomber le soufre en poudre sous la forme et la couleur qui lui est propre. Ce soufre s’est produit dans l’opération par la combinaison qui se fait de l’acide vitriolique contenu dans le tartre vitriolé avec le phlogistique du charbon. Le célèbre Stahl a trouvé, dans la composition du soufre, que l’acide vitriolique faisait environ 15/16 du poids total et le phlogistique un peu moins de 1/16[1]. »

Facilement, une théorie admise en entraîne, par voie de généralisation, bien d’autres. Le principe de la combustibilité, une fois décelé dans le soufre, fut cherché avidement dans des substances minérales diverses ; parallèlement à la synthèse du soufre, le savant tenta de réaliser bien d’autres synthèses ana logues. Or une vieille tradition, dont on ignore les origines, mais qui n’était pas encore oubliée, admet tait l’existence du « soufre des métaux imparfaits » et, d’après cette tradition, le plus imparfait des métaux était le plus altérable et le plus commun, c’est-

  1. Encyclop., art. soufre.