Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/405

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
403
essai sur la chimie expérimentale

Quant à la terre grasse bitumineuse que Homberg croit être le principe de combustibilité, il l’a obtenue en dissolvant une partie du soufre dans l’essence de térébenthine. « C’est, nous dit-on, une huile épaisse et rouge comme du sang, que M.  Homberg sait tirer du soufre commun, et qui, étant refroidie, prend une consistance de gomme qui paraît être la véritable partie inflammable et sulfureuse du soufre, et ce serait le soufre principe si, dans l’opération par où elle a passé, elle n’avait retenu quelque mélange d’une matière étrangère. Tout ce qui est principe semble fuir nos yeux avec beaucoup de soins. »

La prétendue décomposition du soufre de Homberg a tout naturellement suscité le désir de faire la synthèse de ce minéral, et c’est pour compléter le travail précédent, que Geoffroy a tenté de réunir tous ses principes constituants afin de voir si leur combinaison donnerait de nouveau du soufre… « On n’est jamais si sûr, en effet, d’avoir décomposé un mixte en ses véritables principes, que quand, avec les mêmes principes, on le peut recomposer. Ce rétablissement n’est pas toujours possible et, quand il ne l’est pas, il ne conclut pas nécessairement contre l’analyse du mixte ; mais il la démontre quand il réussit[1]. »

Voici donc comment Geoffroy a procédé : « Il a pris de l’esprit de soufre bien déphlegmé, c’est-à-

  1. A. D. S., 1704. H. 34.