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lever, puisque, de l’avis unanime des expérimentateurs, la masse de l’étain par exemple s’accroît d’un dixième quand on le soumet à l’épreuve du feu.

Mais, et il nous faut particulièrement insister là-dessus, la calcination des métaux était loin d’être la seule question qui soulevait, au xviiie siècle, les polémiques entre les diverses écoles chimiques ; bien au contraire, dans l’immense domaine réservé à leur science, de nombreux travailleurs s’appliquaient tant bien que mal à défricher le terrain inculte. N’ayant en leur possession que des instruments insuffisants, et usant de doctrines peu adaptées à expliquer les faits qu’ils découvraient, nos savants n’en réussirent pas moins à semer les graines qui ont donné en se développant l’admirable floraison de la science moderne. Et le souvenir de leurs tentatives plus ou moins heureuses s’est effacé sous les brillants résultats obtenus par leurs efforts. Aujourd’hui, les idées fondamentales qui, grâce à leur labeur, se sont substituées à celles qui leur servaient de point de départ, nous paraissent si naturelles que nous sommes tentés de ne pas rendre justice au travail de nos prédécesseurs.

Pour donner une idée de ce que pouvaient être les préoccupations expérimentales des membres de l’Académie des sciences, par exemple, au début du xviiie siècle, nous signalerons particulièrement deux problèmes dont la solution touche immédiatement l’ensemble de la doctrine chimique ; il s’agit, tout d’abord, de l’analyse et de la synthèse du soufre