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essai sur la chimie expérimentale

position qui caractérisa sa manière de voir, mais ce n’est plus le corps brûlé qui se décompose, c’est la partie de l’air qui se combine avec ce corps. C’est ainsi qu’il déclara que, quand un corps brûle, il s’empare de l’oxygène atmosphérique, et que ce gaz dégage une certaine quantité de calorique, avec lequel il était combiné et qui se dissipe dans l’atmosphère.

Nous aurons occasion de compléter dans les chapitres suivants, ce trop bref aperçu, qu’il nous a pourtant semblé utile d’indiquer immédiatement, afin de faire saisir au lecteur la direction dans laquelle les vues fragmentaires des savants d’autre fois avaient engagé l’évolution de la chimie.


E. — Le problème soulevé par l’augmentation du poids des métaux lors de leur calcination a attiré, presque à l’exclusion de tout autre, l’attention des historiens de la chimie ; tout d’abord parce qu’il a joué un grand rôle dans la formation de la théorie de la combustion proposée par Lavoisier, et que, par suite, à certains égards, on peut le considérer comme un des facteurs prépondérants qui ont contribué à l’éclosion de la science actuelle ; puis surtout parce que les expériences faites sont suffisamment simples, pour que l’intelligence des diverses solutions proposées soit facilement accessible au lecteur moderne. Bien que les savants aient singulièrement varié en ce qui concerne l’interprétation théorique des réactions matérielles mises en jeu, ils s’accordaient au moins à reconnaître qu’il y avait là un paradoxe à