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essai sur la chimie expérimentale

et réduite en cendre au bout d’une heure, en était devenue plus pesante d’une dixième partie, quoique pendant tout le temps qu’elle avait brûlé, elle eut jeté une fumée blanche assez épaisse. Tandis que cette matière était allumée, sa surface se couvrait de grande quantité de petits filaments blanchâtres. L’expérience étant réitérée, on trouva que plus la poudre d’antimoine était fine, plus elle s’échauffait promptement, plus elle augmentait de poids. On trouva aussi que les « minéraux sulfurés, comme l’étain et le plomb, prennent, lorsqu’ils sont calcinés, cette augmentation de pesanteur…[1].

« {{M. du Clos conjecturait que l’air qui coule incessamment sur les endroits où il y a du feu laisse sur ces matières embrasées, pleines de soufres terrestres, des particules sulfurées plus volatiles qui s’unissent avec eux, s’y fixent et forment ces filaments dont nous avons parlé qui font assurément toute l’augmentation du poids. »

La manière de voir de du Clos, telle que nous venons de l’exposer, n’eut aucun succès immédiat, alors que le monde savant s’accordait à admettre le système de Robert Boyle, qui perdit peu à peu de son prestige ; cependant lorsque ce dernier céda à son tour devant la doctrine de Stahl[2] qui supposait la présence dans tout corps combustible d’un

  1. A. D. S., 1667, vol. i, pag. 21-22.
  2. Que nous exposerons dans le second volume de cette histoire.