« Cette conclusion, demande le père Chérubin, est-elle bien établie ? — Non, répond-il ; Boyle a négligé de peser le ballon et son contenu avant et après l’opération ; il aurait dans ce cas trouvé que le poids du système est constant et aurait conclu à l’imperméabilité du verre… D’ailleurs, quand on ouvre le ballon, l’air extérieur pénètre dans le ballon où il avait été fort raréfié… et « si l’on repesait la retorte après l’avoir ouverte, elle pèserait davantage qu’auparavant par l’entrée de l’air ».
Comment donc faut-il interpréter l’augmentation de poids du métal ?
« Cela expliqué, dit Chérubin, il n’y a aucun philosophe artiste qui ne sache que l’expérience jointe à la raison démontre continuellement que tous les corps calcinés font très grande attraction d’air. Pour répondre néanmoins à un anglais, par un autre, également docte et curieux artiste, c’est M. le chevalier Digby. Il assure[1] par ses propres expériences que les corps calcinés augmentent notamment de substance, par l’attraction qu’ils font de l’air ; et c’est ce que l’observation de M. Boyle, que nous examinons, prouve manifestement ici ; car ce métal, qui se trouve calciné dans la retorte scellée hermétiquement, y est, non seulement privé de toute humidité, mais encore imprimé d’une qualité égale très ardente qui lui fait attirer
- ↑ Traité de la poudre de sympathie, curieux ouvrage où la combustion n’est examinée qu’en passant.