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essai sur la chimie expérimentale

à tel point de clarté que nous ne pouvons rien en conclure.

« Je viens, dit-il, à une autre objection qu’on pourrait me faire. Pourquoi toutes autres chaux et cendres, qui se font par la force du feu, n’augmentent-elles de poids aussi bien que la chaux de l’étain et du plomb ? Quel privilège ont ceux-ci sur les autres ? Je réponds que les choses qui se calcinent ou cendroient sont de différente nature. Les unes ont beaucoup de matière exhalable et évaporable : ou bien (parlant spagyriquement) beaucoup de soufre et de mercure que le feu va chassant jusqu’au bout. Ici se trouve beaucoup de déchet, peu de cendre qui ne peuvent s’attacher tant de l’air épaissi par le feu, que le déchet même se remplace. Les autres ont peu de matière exhalable et évaporable, ou bien peu de soufre et de mercure, peu de déchet ensuite, beaucoup de cendres (pour l’abondance du sel) qui attirent tant l’air épaissi, que non seulement le déchet se sépare, mais en outre le poids accroît grandement au delà. Les pierres, végétaux et animaux suivent communément le premier ordre ; le plomb et l’étain le deuxième<Page 108.</ref>. »

La théorie de Jean Rey n’a été citée par aucun chimiste avant qu’elle n’ait était renouvelée et transformée par la doctrine de Lavoisier. Est-elle restée isolée, sans action sur ses contemporains ? A-t-elle