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les doctrines chimiques en france

Dans ses recherches sur les points fondamentaux de la chimie, Homberg essaye, à son tour, de relier la théorie du feu et de la lumière à celle de la calcination des métaux ; son « soufre principe », qui n’est autre chose que la matière condensée de la lumière, est capable de prendre différentes formes ; c’est ce soufre sans doute, qui, combiné avec certaines substances organiques, les rend susceptibles d’être brûlées, et se dissipe sous forme de lumière lorsque la combustion se produit[1] ; mais c’est ce soufre qui, additionné aux substances métalliques, les transforme en une chaux sans éclat plus pesante[2]… Ainsi les molécules rondes de mercure sont altérées par les particules pointues du « soufre principe » quand on les soumet à l’action du feu. C’est à l’aide de la philosophie mécanique qu’Homberg nous expose la théorie de l’oxydation du mercure. « Les parties du mercure, étant devenues hérissées par le lardement de la matière de la lumière, nous pouvons nous les représenter comme des châtaignes couvertes de leurs coques vertes et hérissées, qui se soutiennent plutôt les unes les autres que de rouler sur un plan incliné, comme elles feraient si c’étaient des boules rondes et polies ; et, dans cet état, le mercure n’est plus fluide, étant changé en une poudre rouge dont les petits grains collés les uns contre les autres, par

  1. ADS, 1710, H. 46, m. 225, ADS 1705 p. 89.
  2. Nous examinerons dans le chapitre consacré à Newton l’influence des théories d’émission de la lumière sur la théorie de la combustion.