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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

rement à la lecture de leurs ouvrages ; peut-être cependant faudrait-il attribuer le peu de succès d’un grand nombre de chimistes consciencieux à la difficulté de leur art, à la complexité des phénomènes qu’ils observaient, à l’emploi de termes techniques qui ne sont pas immédiatement accessibles à qui les ignore.

Les cours de chimie qui apparaissent successivement sont très différents les uns des autres ; lisons-les rapidement dans l’ordre de leur apparition, afin d’apercevoir d’abord les difficultés inhérentes à cette science, puis de nous mettre en état de comprendre les ouvrages spéciaux.

Voici pour commencer les « Éléments de chimie » du sieur Jean Béguin[1] avec des remarques et éclaircissements écrits par Jean Lucas Le Roy ; dès l’introduction, nous sommes avertis que cet ouvrage apprendra aux médecins tous les avantages qu’ils peuvent tirer des remèdes chimiques sur lesquels un préjugé absurde avait jeté le discrédit. Les auteurs, bien entendu, exècrent Paracelse et sa secte qui, dans leur ignorance, avaient abusé des préparations spagyriques ; la Faculté les ajustement condamnés ; mais condamner l’abus n’est pas attaquer l’usage ; et les remèdes chimiques, l’expérience l’a montré, ont assuré un grand nombre de guérisons, alors que ceux de l’ancienne pharmacie étaient demeurés impuissants.

  1. 1610.