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les doctrines chimiques en france

Robert Hooke a une théorie à peu près analogue : « Le feu, demande-t-il d’abord, n’est-il pas, en général, un effet de l’air qui corrode et dissout le corps combustible quand celui-ci est échauffé[1] ? » La question même semble obscure ; l’auteur sent le besoin de préciser et de compléter sa pensée[2]. « Dans le feu et la flamme, dit-il ailleurs, le menstrue[3] qui dissout le corps, ce n’est pas l’air lui-même : il faut attribuer ce rôle à un corps d’une espèce particulière qui s’élève de terre et qui a le pouvoir de dissoudre et de mettre en œuvre les corps onctueux, sulfureux et combustibles ; ce corps est l’esprit nitreux, aérien ou volatil. Qu’on le fournisse à un corps, et ce corps sera dissous comme par le feu, même en l’absence de l’air. C’est ce qui se voit dans les compositions où le sel de nitre est mêlé à d’autres substances combustibles, par exemple dans la poudre à canon ; que cette dernière puisse effectivement brûler sans le secours de l’air, on en peut faire l’épreuve en la mettant sous l’eau. » Ce sont les particules nitro-aériennes, analogues à celles qui composent l’esprit de nitre, qui seraient cause de la flamme et des combustions. Ces particules se trouvent universellement répandues dans notre air, et, peut-être, en forment-elles la partie qui mérite le plus proprement le nom de

  1. The posthumous works of Robert Hooke (signalé par Dubens M. O.) p. 32.
  2. Page 169.
  3. Dissolvant.