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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

lorsqu’on a bien connu la raison des plus simples et des plus ordinaires.

Le cinquième est que d’une seule expérience ils en tirent trop de conséquences. Il faut au contraire presque toujours plusieurs expériences pour bien conclure une seule chose, quoiqu’une, seule expérience puisse aider à tirer plusieurs conclusions.

Enfin la plupart des physiciens et des chimistes ne considèrent que les effets particuliers de la nature ; ils ne remontent jamais aux premières notions des choses qui composent les corps. Cependant il est indubitable qu’on ne peut connaitre clairement et distinctement les choses particulières de la physique si on ne possède bien ce qu’il y a de plus général et si on ne s’élève jusqu’au métaphysique. Enfin ils manquent souvent de courage et de constance ; ils se lassent à cause de la fatigue et de la dépense ; il y a encore beaucoup d’autres défauts dans les personnes dont nous venons de parler, mais on ne prétend pas tout dire. »



C. — Que les chimistes aient eu quelques-uns des défauts dont Malebranche les gratifie si libéralement dans son sévère réquisitoire, que ces défauts, ou d’autres que Malebranche néglige d’énumérer, aient nui à la vulgarisation de leur science chez ces beaux esprits raisonneurs qui, au xviie siècle, formaient le public cultivé, c’est ce qui apparaît clai-