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les doctrines chimiques en france

apprend que faute d’air, l’amorce ne prend point feu, et qu’il est même très difficile d’en remarquer quelque étincelle. Enfin tout le monde sait que le feu s’éteint faute d’air et qu’on l’allume en soufflant[1]. » Comment expliquer ce phénomène ? Puisqu’il n’y a dans la chimie que des réactions purement mécaniques de particules agissant les unes sur les autres, il faut admettre que les molécules d’air ont une forme qui entretient et amplifie le mouvement du feu, une fois qu’il lui est communiqué. Malebranche les suppose branchues et flexibles et c’est de ces propriétés hypothétiques qu’elles tireraient leurs qualités observables.

Boyle au cours de sa longue carrière fit quelques expériences pour déterminer, indépendamment de toute théorie, quelles sont les relations entre la production de la flamme et la présence de l’air[2] ; il constata, par exemple, qu’en opérant dans le vide, l’on ne parvient pas même à brûler un corps aussi inflammable que le soufre ; et cependant dans ce cas le feu l’échauffe au point de le sublimer. L’air est donc utile à la formation de la flamme puisqu’en son absence le feu est privé d’une partie de sa puissance. Bien plus. L’air est nécessaire à la conservation de la flamme ; tout corps enflammé transporté

  1. ADS 1699, H 17, M 22.
  2. Vol. 3 , p. 248 et suiv. New experiments touching the relations between flame und air. — Of the difficulty of producing flame without air. Of the strangely difficulty of actual flame in Vacuo Boyliani. — New experiments about the relation between air and the flamma vitalis of animais.