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essai sur la chimie expérimentale

neaux plus commodes que ceux dont on faisait usage autrefois. Et tous les cours de chimie appel lent l’attention du débutant sur l’a bonne préparation du matériel et des réactifs… Cela a son importance, et personne, ne pourrait nier que les découvertes de laboratoire soient partiellement fonction de l’instrument de travail.

Mais c’est sur le résultat théorique que nous désirons insister. Dans les analyses de corps organiques qui étaient les seules connues, les principes obtenus en provoquant la résolution des mixtes en leurs éléments sont-ils réellement des êtres simples ? Il y a lieu d’en douter ; tout d’abord parce que les produits dus à des distillations successives ne semblent pas fort homogènes et sont peut-être eux-mêmes susceptibles d’être décomposés à nouveau, puis surtout parce que ces corps simples varient suivant les conditions et les circonstances de l’analyse ! Ces problèmes bien examinés avaient amené nos savants à faire une critique pénétrante de la théorie traditionnelle de la composition des corps. La combustion, la chaleur, l’action des réactifs n’altèrent-elles pas profondément la texture des substances organiques qui sont soumises à l’analyse. Et en modif1ant à ce point les corps sur lesquels il travaille, le chimiste, au lieu de réaliser une simple séparation d’éléments, ne provoque-t il pas une transmutation ? Comme quelques chimistes le disent pittoresquement, les sels, les soufres et les mercures que l’expérience dégage des mixtes sont-ils des