Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/357

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
355
essai sur la chimie expérimentale

scamonée, de la gratiole, de l’aloès, de la rhubarbe, du pavot rouge, du pêcher, etc. Comme ils sont médecins, et qu’ils ne soupçonnent pas la complexité infinie du mécanisme organique, ils prennent volontiers le corps humain comme réactif[1]. Cela va si loin que la même méthode est par extension appliquée à la décomposition des minéraux. L’action vomitive de l’antimoine est due à un sel que les procédés habituels de la chimie ne sont point parvenus à dégager. Bien plus, la formation des calculs dans les reins nous apprendra quelle est la véritable composition et le mode de formation des cailloux et minéraux. Des savants autorisés, Venette[2], Borrichius[3] ou Sherley[4] traitèrent dans le même ouvrage de la thérapeutique, des coliques néphrétiques et de la formation des roches.

Que resta-t-il de cet immense labeur ? L’analyse des corps organiques et surtout des végétaux aboutit-elle à un résultat définitif ? Louis Lémery, en jetant un coup d’œil sur l’ensemble du travail accompli, dut reconnaître que non.

« L’académie, dit Fontenelle, résumant le travail de son collègue, commença ses travaux chimiques par des analyses faites selon la pratique ordinaire.

  1. Même dans les expériences sur le phosphore ; son action physiologique, ses brûlures sont les phénomènes les plus importants. Homberg ADS, 1692.
  2. Traité des pierres, 1702.
  3. Différents articles dans COL4.
  4. A philosophical essay declaring the probable causes whence stones are produced in the greater world. – Londres, 1672.