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les doctrines chimiques en france

les gassendistes, demandèrent à la métaphysique de la matière an langage et un système qui leur permissent de raconter clairement les faits observés au laboratoire ; en conséquence, le travail expérimental servit de vérification seulement à des théories préconçues.

D’autres persistèrent à perfectionner les procédés par lesquels on parvenait à la décomposition des corps organiques. Les académies des sciences, qui à ce moment commencèrent à publier les mémoires des principaux savants de l’Europe, s’intéressèrent à ce problème, et de nombreux travaux parmi lesquels nous signalons les recherches de Nehemiah Grew. de Daniel Coxe et de Boulduc, sur la constitution des végétaux, purent laisser croire que l’on était sur la voie conduisant à la découverte de la structure véritable de la matière.

Il faut reconnaître qu’aujourd’hui, la lecture de tous ces mémoires est extrêmement déconcertante. Les chimistes constatent que la distillation de certaines plantes a donné une liqueur plus acide que la distillation d’autres plantes ; mais elles se ressemblent étrangement. Ils recherchent dans tous ces produits quelles sont les parties salines, quelles sont les parties sulfureuses, mais ne parviennent pas, quand ils sont aux prises avec les faits, à donner une définition expérimentale de ces termes[1] ; ils recherchent d’où viennent les propriétés thérapeutiques de la coloquinte par exemple, de l’ypecacuanha, de la

  1. Voir la plupart des mémoires de l’Académie des Sciences.