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tels qu’ils étaient alors admis, ne sont pas susceptibles d’être absolument isolés, et par suite qu’il est impossible d’en donner une définition satisfaisante…[1]. Donnons la parole au chimiste réputé Duclos qui s’est longuement expliqué sur ce point délicat, dans sa dissertation sur les principes des mixtes naturels :

« La recherche de ces principes, dit-il, a depuis longtemps exercé les plus habiles physiciens. J’ai aussi tâché en diverses manières de m’en instruire. En travaillant à la résolution des plantes je me suis vainement occupé à réduire ces mixtes en quelques matières simples, qui pussent être réputées premières et passer pour principes. Le feu des fourneaux faisait séparer de toutes les plantes de l’eau, de l’huile, du sel et de la terre. La portion d’eau que je trouvais insipide me semblait moins composée, et quoiqu’elle me parût sans mélange de sel, n’ayant aucune saveur, je n’étais pas certain qu’elle fût sans quelques particules imperceptibles de terre ou d’autre matière. Je n’avais point aussi d’évidence de la simplicité de la terre, extraite de ces plantes, laquelle semblait néanmoins être, par la combustion, privée du mélange des parties huileuses, grasses et inflammables, et l’être aussi par les lotions, de celui des salines, cette terre cendreuse pouvant retenir encore quelques portions des unes et des autres

  1. Voir chap. 4.