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ment et par un jeu d’analogie en déduit le système du monde[1].

Sans doute, à l’époque de Lémery, une telle méthode avait cessé d’être en faveur. Van Helmont avait déjà reproché à Paracelse[2] de croire qu’une décomposition, faite sur un corps spécial par l’artifice de la chimie, révèle d’une manière générale que toute matière est formée de trois principes spagyriques. Le chancelier Bacon, effrayé de l’audace généralisatrice des chimistes, déclara qu’il fallait mettre à notre entendement du plomb et non des ailes ! Et le raisonnement, par analogie, ne pouvait s’accorder ni avec le mécanisme de Descartes, ni avec l’atomisme de Gassendi ou de Boyle.

Que restait-il donc dans l’art d’expérimenter, qui rappelât alors la méthode et la doctrine qui venaient de disparaître ? Il restait tout d’abord l’habitude de rechercher dans les décompositions de corps organiques, la véritable constitution de tous les mixtes que nous connaissons, et de penser aux produits de la distillation des plantes quand on parle de l’analyse chimique en général… Cette tradition fut conservée si longtemps, qu’en 1746, à une époque où la doctrine des principes spagyriques était tombée en désuétude, le comte de La Garaye, répétant encore dans sa préface les vieilles théories chimiques, écrivit ceci, suggéré évidemment par l’analyse des végétaux : ( 1 ) Page 109. ’ ( 2 ) Chap. III, p.

  1. Page 159.
  2. Chap. iii, p.