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essai sur la chimie expérimentale

toutes choses, il faut connaître ces trois substances et toutes leurs propriétés dans le macrocosme. Et alors on les trouva dans l’homme (microcosme) absolument semblables[1].

Afin que vous compreniez mieux, prenez l’exemple du bois. Celui-ci est un corps par lui-même. Brûlez-le. Ce qui brûlera c’est le soufre ; ce qui s’exhale en fumée est le mercure ; ce qui reste en cendres est sel. Ainsi donc sont trouvées trois choses, ni plus, ni moins, séparées chacune l’une de l’autre. Il faut remarquer, au sujet de ces trois principes, que toutes choses les contiennent d’égale manière. S’ils ne s’offrent pas immédiatement à la vue d’une façon uniforme, néanmoins ils se révèlent sous l’influence de l’art qui les isole et les rend visibles. Ce qui brûle est le soufre. Tout ce qui entre en combustion est soufre. Ce qui s’élève en fumée est mercure. Rien n’est sublimé hormis le seul mercure ; ce qui se résout en cendres est le sel[2]. »

Il est inutile de multiplier les citations ; chez les médecins paracelsistes, dont la secte a subsisté jusque vers le milieu du xviie siècle, l’expérience se réduisait à une simple constatation que chaque homme, aussi bien le rustre que le savant, peut faire. De cette constatation dont le rustre ne peut rien tirer, le savant sait extraire le sens symbolique ; il le généralise hardi-

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