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les doctrines chimiques en france

d’abord les analyses des corps organiques, qui tenaient dans la chimie et la médecine d’alors une place si importante ; nous examinerons à ce sujet les théories de la combustion et des différentes altérations que le feu produisait dans ces mixtes ; puis nous examinerons les théories de la calcination, et tout spécialement la calcination des métaux ; nous rechercherons si les calcinations semblaient être analogues aux combustions, ainsi que la doctrine moderne l’admet comme allant de soi, ou si les chimistes établissaient quelques barrières infranchissables entre ces faits si dissemblables d’aspect ; nous exposerons ensuite comment les savants crurent réaliser l’analyse et la synthèse du fer ou du soufre, et par là, comment ils crurent parvenir à une théorie générale de la constitution de la matière ; enfin, nous donnerons un aperçu de la manière dont ils déplaçaient les corps les uns par les autres, et qui a contribué à former la théorie des affinités.


B. — Les recherches des médecins et des pharmaciens, qui furent pendant si longtemps les seuls hommes instruits occupés à travailler dans les laboratoires, avaient presque exclusivement pour objet la préparation de drogues bienfaisantes ou de médicaments efficaces. Ces savants, vers la fin du xviie siècle, les confectionnaient encore à peu près uniquement à l’aide de produits d’origine animale ou végétale ; ils faisaient subir aux chairs, aux plantes,