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que le mercure se précipite par sa propre pesanteur…[1] »

En dehors de l’explication mécanique des réactions, nous constatons que les sels métalliques, et surtout les précipités spécifiques par lesquels l’analyse qualitative reconnaît aujourd’hui encore le métal contenu dans telle solution, étaient familiers à Lémery ; et ce que nous avons montré du mercure pourrait se répéter sur l’or, l’argent, l’étain, le cuivre, le plomb et le fer.

Les métaux une fois décrits, nous voyons successivement défiler tous les corps que la chimie minérale étudie ; les calcaires tout d’abord, avec la chaux, les cailloux et le corail ; puis le sel commun et surtout l’esprit acide[2] que le chimiste sait en dégager ; de même le nitre dont on extrait également par l’action d’un acide plus fort un esprit acide, ou eau-forte[3] ; le sel ammoniac[4], composé de l’acide du sel marin et d’un alcali volatil que l’on peut faire dégager par l’action de la chaux ; la théorie de cette dernière réaction ne semblera certainement pas absurde au chimiste moderne.

« La chaux, qui est un alcali, dit Lémery, rompt la force du sel marin acide qui tenait les sels volatils comme enchaînés dans le sel ammoniac : d’où vient qu’aussitôt qu’on a mêlé la chaux et le

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  2. Acide chlorhydrique.
  3. Acide azotique.
  4. Chlorure d’ammonium.