Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/324

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
322
les doctrines chimiques en france

nommé « huile de vitriol », « esprit de vitriol », et que, peu à peu, l’idée de vitriol a été attachée uniquement aux composés de cet acide.

Nous ne multiplierons pas les exemples, nous contentant d’avoir montré comme les difficultés de nomenclature peuvent être variées et difficiles à lever.

Ce ne sont pas les seules. L’élève de Lémery avait, pour assimiler la doctrine du maître, des moyens que nous ne possédons plus ; il pénétrait dans le laboratoire où le professeur faisait son cours et voyait les démonstrations sensibles au moment même où il entendait exposer la théorie intelligible ! Bien mieux, quand il était assidu, il travaillait sous sa direction et refaisait les opérations avec les ressources dont il disposait ; les réactifs tout d’abord qu’il se propose tout spécialement d’étudier, puis les instruments du laboratoire, les fourneaux, les alambics, les cornues, les vaisseaux, les spatules, les filtres, bref tout le matériel sans lequel le chimiste ne peut travailler. C’est en voyant ces instruments, non en lisant leur description, que l’on par vient à les connaître, et cela Lémery le sait bien. « Mon dessein, dit-il, n’est pas de rapporter avec exactitude toutes les espèces de vaisseaux et de fourneaux que les artistes ont inventé pour travailler en chimie, il y en aurait assez pour faire un gros volume ; je décrirai seulement ceux avec lesquels on peut venir à bout de toutes les opérations, renvoyant les curieux qui en voudront être