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les doctrines chimiques en france

feu, chaleur, lumière, combustion, pesanteur, dissolution, ont varié de significations, et comment leurs variations ont modif1é la théorie chimique. Contentons-nous de montrer pour le moment que les termes, qui aujourd’hui s’appliquent à une classe d’objets déterminés, représentaient alors des autres objets ayant avec ceux d’aujourd’hui de nombreuses ressemblances, mais qui ne leur étaient point identiques[1].

L’arsenic, par exemple, n’est point le corps simple actuellement ainsi nommé, mais le sulfure de ce corps, tel qu’on le trouve dans la nature ; de même « l’antimoine est un minéral composé d’un soufre semblable au commun et d’une substance fort approchante du métal[2] ». L’antimoine actuel, alors régule d’antimoine, qui est un corps simple, avait pourtant été isolé. Cette préparation est un antimoine qu’on rend plus pesant et plus métallique par la « séparation qu’on fait des soufres grossiers[3] » qu’il contient. Peut-être, par une analyse plus approfondie, pourrait-on extraire encore du soufre de la matière réguline qui est encore vomitive.

Comme la chimie avait été découverte et utilisée jusqu’alors par les médecins, les propriétés physiologiques d’un corps permettent de deviner sa constitution chimique. « L’antimoine, dit Lémery, con-

  1. Erreurs commises par M.  Delacre
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