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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

il nous faudra examiner quelques-uns des livres que les étudiants avaient à leur disposition pour apprendre la science chimique dans la seconde moitié du xviie siècle.

Les cours de chimie s’étaient beaucoup multipliés depuis qu’il y avait à Paris une chaire officielle de cette science. Davidson, premier professeur, publia le sien en 1635 ; Étienne de Glave en 1646 ; Arnaud en 1656 ; Barlet en 1657 ; Lefèvre en 1660 ; Glaser en 1663 ; Thibaut en 1667 ; Malbec de Tressée en 1671. Plus anciens que tous ces livres, les « Éléments de chimie » de Jean Béguin, parus vers le commencement du siècle, restèrent longtemps, et malgré les œuvres nouvelles, le guide classique du praticien ; cet ouvrage eut de nombreuses éditions et son autorité semble n’avoir pas été contestée. En dehors de ces ensembles, que les chimistes communiquaient au public désireux de s’instruire sur la théorie ou la pratique de leur art, il existait à cette époque une ample littérature d’ouvrages concernant de près ou de loin la chimie ! Et d’abord un grand nombre de personnes ne se lassèrent pas de relire les travaux des anciens adeptes qui, d’après une opinion sans cesse renaissante, auraient connu le secret de la pierre philosophale ; ce secret, quelques illuminés crurent le découvrir à nouveau et publièrent d’admirables expériences sur les transmutations métalliques, sur la panacée universelle, ou sur l’astrologie chimique ! Par réaction contre cet excès de crédulité ou d’hypocrisie, bon nombre de savants